Fact Sheet
Recherche sur la malaria: investir dans l’avenir des pauvres
Cadre général La malaria est l'une des quatre maladies les plus répandues dans le monde: près de deux milliards de personnes vivent dans des zones où elle sévit, entre 300 et 500 millions de personnes sont infectées chaque année et environ un million en meurent. Et les enfants en sont les principales victimes. La malaria est un frein au développement, car les coûts qu'elle occasionne pèsent lourdement sur l’économie des pays africains touchés et ralentissent sensiblement la croissance. Mais les coûts liés à la malaria sont surtout un lourd fardeau pour les malades. Etant donné que les agents pathogènes de la malaria résistent de plus en plus aux antipaludéens à base de chloroquine et de méfloquine, il faut aujourd’hui donner la première priorité à la prévention et au développement de nouveaux médicaments. Or ce défi s’adresse aussi à la coopération au développement. La DDC s’investit dès lors dans l’étude de méthodes de prévention peu coûteuses et efficaces, telles des moustiquaires imprégnées d’insecticide, et dans la mise au point de nouveaux médicaments. Il est tout aussi important d’assurer une coopération efficace entre l’industrie et le secteur public (les instituts de recherche des universités par ex.). L’industrie pharmaceutique ayant presque complètement abandonné la recherche sur la malaria, la DDC et d’autres donateurs ont décidé, en 1999, de combler cette lacune en créant «Medicines for Malaria Venture» (MMV). A chacun sa moustiquaire La DDC a cofinancé un programme de recherche réalisé en Tanzanie sur l'efficacité de moustiquaires: entre 1996 et 2000, une enquête a été menée dans la vallée de Kilombero pour connaître l’effet des moustiquaires au sein de la population. Le partenariat établi à cette occasion avec le centre de recherche en matière de santé et de développement d'Ifakara (Ifakara Health Research & Development Centre) a par la suite été maintenu, notamment par l'Institut tropical suisse. Le projet des moustiquaires de Kilombero avait pour but de collaborer avec la population pour élaborer une stratégie durable de distribution et permettre aux 450 000 habitants concernés de se procurer des moustiquaires et l'insecticide nécessaire à leur imprégnation. La collaboration avec les familles, les chefs des villages et le personnel de santé a donné naissance à une marque au nom évocateur: «Zuia Mbu» (qui signifie «Sus aux moustiques!» en swahili). La stratégie de commercialisation a fait intervenir aussi bien des détaillants que des grossistes, des propriétaires d'échoppes, des vendeurs de rue et des commerçants ambulants. Quant au travail de sensibilisation – mené au moyen d'affiches, de pièces de théâtre, de spectacles vidéo mobiles et de livres scolaires – il a essentiellement été assuré par la population, les écoles, le personnel de santé et des
organisations non gouvernementales locales.
Lorsque le projet s’est achevé, plus de 50 % des enfants de moins de cinq ans dormaient
sous une moustiquaire. Le taux de mortalité infantile dû à la malaria avait diminué d'un quart
et les études indiquaient que même des familles pauvres, voire très pauvres, faisaient l'effort d'acheter des moustiquaires et de s’en servir. Aussi le Ministère de la santé n’a-t-il pas hésité à utiliser les connaissances et l'expérience tirées de cette initiative pour en faire bénéficier la campagne nationale de prévention de la malaria.
Traitement: de nouveaux médicaments sont nécessaires L'organisation sans but lucratif «Medicines for Malaria Venture» (MMV), créée en 1999 et cofinancée par la DDC, souhaite conclure des partenariats avec des institutions publiques et privées pour promouvoir la recherche et la mise au point de nouveaux médicaments contre la malaria, à des prix qui soient également abordables pour les populations pauvres. Il faut savoir que l’économie privée s’est presque complètement retirée de la recherche sur la malaria, car il n’est guère rentable d’investir dans ce domaine. Il faut savoir, que l’industrie pharmaceutique estime que l’élaboration d’un médicament – de la recherche et du développement jusqu’à la commercialisation – nécessite une mise initiale de 500 à 800 millions de dollars. L’une des tâches principales de la coopération consiste donc aujourd’hui à empêcher la disparition de cette somme de savoir. Dans les partenariats qu’elle conclut, MMV se charge de gérer le portefeuille de la recherche de médicaments prometteurs et de financer les coûts de recherche, de sorte que le coût total du développement est maintenu à un niveau relativement bas. De son côté, l’industrie pharmaceutique met à disposition la technologie et le savoir qu’elle a accumulés avant d’abandonner ce secteur. L’entreprise pharmaceutique IMMTECH, spécialisée dans le traitement de maladies infectieuses, produit ensuite la substance active issue du nouveau programme de recherche. La collaboration entre MMV, différentes universités, Bayer et, depuis peu, IMMTECH devrait permettre de mettre au point et de lancer un nouveau médicament contre la malaria dans les trois années à venir. Grâce à une commercialisation fondée sur les règles du commerce équitable et à la collaboration avec l'OMS, ce médicament devrait être accessible à tous. www.mmv.org www.rbm.who.int www.sdc-health.ch
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