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Médecin consultant à l’Unité d’Alcoologie
L’alcoolo-dépendance est un trouble complexe dont le traitement reste difficile.
Il s’agit, en effet, d’une maladie d’origine multifactorielle, d’évolution
chronique, marquée par un taux élevé de rechutes (70% à un an) et associée à
une forte morbidité. De plus, le caractère souvent éprouvant du traitement exige
de la part du patient une adhésion soutenue au programme thérapeutique et une
observance exemplaire. De façon quasi-contemporaine à l’identification de la
maladie alcoolique (alcoolo-dépendance), on a essayé de mettre en place des
L’évolution de ces stratégies médicamenteuses a, bien sûr, suivi les avancées
scientifiques. Dans un premier temps, on s’est adressé à des thérapies aversives
(comme l’apomorphine des cures de dégoût), ou des thérapies dissuasives,
utilisent l’effet antabuse, qui se pratiquent encore régulièrement. Il y a eu
plusieurs tentatives de traitements à visée « étiologique » dans lesquels on a
essayé de traiter le symptôme qui paraissait initialement à l’origine de
l’alcoolisation tel que : anxiété et dépression. C’est ainsi que l’on a vu pendant
de nombreuses années le traitement de l’alcoolo-dépendance faire recours
massivement aux anxiolytiques ainsi qu’aux antidépresseurs.
Ce n’est que très récemment, dans les 15 dernières années, que sont apparues
des molécules ciblant très directement l’appétence pour les boissons alcoolisées.
Par appétence, on entend une propension particulière de certaines personnes à
avoir envie de consommer les boissons alcoolisées. Des progrès
pharmacologiques ont pu être faits par une meilleure compréhension des
mécanismes de l’alcoolo-dépendance psychologique, notamment au niveau
L’envie de boire, ou appétence, ou craving, est un concept clinique relativement
flou, souvent difficile à définir et à évaluer de manière objective et
reproductible. Les données issues des recherches visant à explorer les
mécanismes biologiques et génétiques de l’alcoolo-dépendance ont permis de
suggérer l’existence d’une composante biologique dans les processus de création
et de maintien de l’alcoolo-dépendance. L’appétence, génétiquement
déterminée, conduirait à un usage prépondérant, puis excessif de l’alcool. Au fil
du temps, les prises d’alcool répétées conduisent à un renforcement à l’origine
Schéma général d’utilisation des médicaments.
Nous ne parlerons pas ici des médicaments liés à la période de sevrage, mais
seulement des médicaments qui aident au maintien de l’abstinence du malade
Le but de ces médicaments est donc de diminuer la probabilité d’une rechute et
par là-même sa fréquence et/ou sa gravité. Bien que de nombreuses études aient,
à ce jour, été réalisées pour évaluer l’efficacité des médicaments dans l’aide au
maintien de l’abstinence, il n’a pas encore été possible d’identifier quels types
de patients sont, à priori, répondeurs à ces types de traitement. Il apparaît donc
légitime, de proposer de façon systématique, l’un ou l’autre de ces traitements à
tous les patients alcoolo-dépendants qui s’engagent dans une démarche
Des différents médicaments utilisés, nous nous intéresserons aux trois
médicaments les plus couramment prescrits dans l’aide au maintien de
L’apparition de symptômes à titre de flush, de nausées, de vertiges, ou encore de
tachycardie, de vomissements ou d’hypotension orthostatique, peut survenir lors
d’une absorption de boisson alcoolisée après la prise d’une molécule inhibant
l’acétaldéhyde déshydrogénase. Ce blocage va provoquer l’élévation de la
concentration sanguine d’acétaldéhyde. Le produit ayant cet effet et qui a été le
plus couramment utilisé jusqu’à ce jour est le Disulfiram. Son effet fait appel à
un conditionnement négatif du sujet qui, par anticipation, ne va pas consommer
d’alcool. Il nécessite, bien sûr, un excellent suivi puisque le sujet peut à tout
moment rompre la prise de Disulfiram pour s’alcooliser. Les études contrôlées
qui ont été réalisées avec le Disulfiram sont contradictoires. Néanmoins, on peut
retenir que le résultat est bien meilleur lorsque la délivrance du Disulfiram est
gérée par un tiers (médecin généraliste, pharmacien, proche signifiant). La
posologie habituelle est de 250 mg/jour. On attend généralement 24 h. après
l’absorption de la dernière boisson alcoolisée avant de commencer le traitement.
Il est important de prévenir le patient des effets qui peuvent survenir lors d’une
éventuelle prise concomitante de boisson alcoolisée.
Dérivé calcique de synthèse de l’homotaurine, l’Acamprosate est une molécule
proche de la taurine, agoniste de l’acide gamma-amino-butyrique (GABA). Le
GABA pourrait diminuer la consommation d’alcool au moyen de trois
mécanismes : une stimulation des récepteurs GABA, une action sur le système
opioïde et une action sur les membranes cellulaires.
Chez l’homme, les différentes études randomisées pratiquées en Europe (onze à
ce jour) ont montré un effet positif de l’Acamprosate dans dix d’entre elles. Cet
effet est marqué sur le taux d’abstinence et sur la diminution de la GGT à trois
mois, à six mois et à un an. L’effet principal est une diminution de l’appétence
pour l’alcool. Un effet dose a été mis en évidence pour certains critères de
jugement. Dans une étude, l’association Antabus-Acamprosate s’est révélée plus
efficace que l’Antabus seul ou l’Acamprosate seul. Il est habituel de prescrire
quatre comprimés quotidiens pour les personnes de moins de soixante kilos et
six comprimés quotidiens pour les personnes de plus de soixante kilos. Les
effets indésirables les plus courants sont la diarrhée et le prurit qui obligent
généralement à réduire les doses temporairement. Il n’a pas été mis en évidence
de groupes spécifiquement répondeurs à l’Acamprosate. Dans le champ
particulier des médicaments diminuant l’appétence, l’Acamprosate est, à ce jour,
la molécule qui a été la plus évaluée.
Le système opioïde pourrait être impliqué dans la régulation de la consommation
d’alcool par le biais d’un renforcement positif en augmentant la synthèse
d’opiopeptides endogènes et en modifiant leurs liaisons aux récepteurs
spécifiques. La Naltrexone et un antagoniste opioïde qui autrefois était utilisé
dans l’aide au sevrage des opiacés. A ce jour, trois études contrôlées indiquent
une supériorité nette de ce produit en termes de taux d’abstinence, de nombre de
rechutes et de consommation déclarée d’alcool. Ces études ont été faites dans
une population de malades alcooliques non toxicomanes.
L’effet principal de la Naltrexone s’exerce par le biais d’une réduction des effets
subjectifs positifs de l’alcoolisation. Il est à noter qu’une des études a montré
une nette efficacité de la Naltrexone lorsqu’elle est couplée à l’apprentissage de
techniques cognitivo-comportementales (coping skills). Il reste probablement
des voies d’exploration de cette molécule. La posologie est habituellement de 50
mg/jour. Pour éviter les effets secondaires à titre de nausées et vomissements les
premiers jours, il est recommandé de commencer avec 25 mg/jour pendant une
En l’état actuel des connaissances, il est raisonnable d’inclure la stratégie
médicamenteuse dans une prise en charge plus globale du malade alcoolo-
dépendant. En effet, il apparaît parfaitement illusoire de penser qu’une seule
molécule pourrait combattre à elle seule les mécanismes qui conduisent à
l’alcoolo-dépendance. Elle doit faire partie d’un arsenal thérapeutique
modulable au gré de la situation des patients concernés. Auquel cas, il est licite,
aujourd’hui et en raison des études pratiquées, de prescrire de manière large
l’Acamprosate associée ou non à un traitement Antabus. La Naltrexone, qui a
certainement un avenir prometteur doit, dans les années à venir, être encore
évaluée. Néanmoins, les patients qui ont échoué soit avec l’Acamprosate, soit
avec le Disulfiram, peuvent bénéficier de son indication.
Quelles que soient les molécules utilisées, elles ne se substitueront jamais à la
décision du patient d’arrêter de boire. La prescription de médicaments, si elle
apparaît utile, n’en demeure pas moins liée à une prise en charge globale des
problèmes nés de l’alcoolo-dépendance. Les espoirs suscités par l’arrivée sur le
marché de molécules diminuant l’appétence de l’alcool sont fondés, même si le
gain obtenu ne dépasse pas 10% par rapport à des patients ne reçevant pas ces
molécules. Dans l’avenir, on peut espérer avoir à notre disposition de nouvelles
molécules, plus performantes, et également on peut espérer être capables de
sélectionner les patients qui seront, à priori, répondeurs à ces molécules.
Active Music Therapy in Parkinson’s Disease: An Integrative Method for Motor and Emotional Rehabilitation CLAUDIO PACCHETTI, MD, FRANCESCA MANCINI, MD, ROBERTO AGLIERI, CIRA FUNDAR `O, MD, EMILIA MARTIGNONI, MD, AND GIUSEPPE NAPPI, MD Background: Modern management of Parkinson’s disease (PD) aims to obtain symptom control, to reduce clinical disability, and to improve quality of life. Mus